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19 mars 2006

Oscar Wilde

Quelques mots sur l'auteur:

Oscar Wilde :

Wilde, Oscar (1854-1900), écrivain irlandais, théoricien de l’art pour l’art.

Né à Dublin, Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde est le fils d’un couple fantasque qui défraie la chronique judiciaire. Sa mère, Jane Francisca (Speranza) Elgée, fervente nationaliste et femme de lettres brillante, doit abandonner sa carrière après un procès politique retentissant. Tandis que son mari, William Wilde, éminent chirurgien des yeux, attaqué en justice par l’une de ses maîtresses, est humilié publiquement au cours du procès dont il ne se remettra jamais.

C’est donc dans cet univers parfois pesant que se déroule l’enfance d’Oscar Wilde. Il fait de brillantes études classiques à Trinity College (Dublin, 1871-1874), puis à l’université d’Oxford (1874-1878). Il mène la vie de bohème et rencontre deux personnages qui vont beaucoup l’influencer, Walter Pater et John Ruskin. Esprit subtil et cynique, dandy d’une rare élégance (portant cheveux longs et hauts-de-chausses de velours), il devient le favori de la haute société londonienne, qu’il subjugue par sa conversation, et où il côtoie de brillantes personnalités telles que Whistler.

Ses premiers Poèmes (Poems, 1881) reçoivent un accueil enthousiaste ; l’un d’eux, « Ravenne », a d’ailleurs déjà été distingué trois ans plus tôt par le Newdigate Prize. Théoricien de l’esthétisme, Wilde est invité à faire une série de conférences sur le continent américain (1882). Il s’installe ensuite à Paris où il écrit deux pièces de théâtre — la Duchesse de Padoue (The Duchess of Padua, 1883) et Véra ou les Nihilistes (Vera, or the Nihilists, 1882).

Rédacteur en chef du magazine The Woman’s World de 1887 à 1889, il emploie son goût du paradoxe et ses talents de pamphlétaire à défendre la cause féministe. Il publie, par ailleurs, des contes — le Prince heureux et autres contes (The Happy Prince, 1888) —, des nouvelles — le Crime de lord Arthur Saville et autres histoires (Lord Arthur Savile’s Crime, 1891) — et des essais (Intentions, 1891), dans lesquels il expose sa théorie de l’art, qui met en lumière le rôle fondamental du masque comme révélateur du vrai et explicite les rapports de l’auteur avec les notions de vérité et de dissimulation.

Son unique roman, le Portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray, 1891), demeure sans doute son œuvre majeure. Dans ce récit du dédoublement et du masque, thèmes chers à l’auteur, Wilde s’érige en maître du fantastique et défend, dans la préface, une littérature en marge des conventions sociales et morales. Ce texte révèle toute la dualité d’un artiste dont l’œuvre, aussi bien que l’existence, oscille perpétuellement entre le raffinement le plus extrême et un goût profond du morbide. Cette œuvre, influencée par Walter Pater, soulève de nombreuses polémiques qui ne font qu’accroître le succès de Wilde.

Au cours d’un nouveau séjour à Paris en 1891, il fait la connaissance de Mallarmé, de Gide et de Pierre Louÿs, qui deviennent de proches amis. Peu de temps après, il compose Salomé (1891), drame écrit en français et dédié à Sarah Bernhardt, qu’il monte au théâtre en 1893 à Paris. Le caractère paroxystique et provocateur de cette pièce proclamant la supériorité absolue du désir amoureux sur la mort est renforcé par les illustrations d’Aubrey Beardsley qui en accompagnent l’édition (1894).

En 1892, Oscar Wilde se lie avec Alfred Douglas, qui devient son amant. Durant cette période, il écrit quatre comédies qui dépeignent les mœurs de l’aristocratie britannique pour en railler l’hypocrisie. Ces pièces cyniques et drôles, dont les mots d’esprit foisonnants dénotent un sens aigu de la formule, reçoivent un accueil enthousiaste : l’Éventail de lady Windermere (Lady Windermere’s Fan, 1892), Une femme sans importance (A Woman of No Importance, 1893), Un mari idéal (An Ideal Husband, 1895), De l’importance d’être constant (The Importance of Being Earnest, 1895).

Alors qu’il est au sommet de sa gloire, la dénonciation publique de son homosexualité par le père d’Alfred Douglas, le marquis de Queensberry, et les procès retentissants qui s’ensuivent lui valent une condamnation à deux ans de travaux forcés pour sodomie (1895). La sévérité du verdict (l’attitude de défi suicidaire adoptée par Wilde pendant l’affaire n’y est sans doute pas étrangère), autant que la vindicte qui se déchaîne contre lui au cours des procès, ruine définitivement sa réputation. Wilde ne s’en relèvera pas.

Son séjour en prison lui inspire une confession adressée, non sans rancœur, à Alfred Douglas — De profundis (From the Depths, posthume 1905) —, ainsi qu’un poème — la Ballade de la geôle de Reading (The Ballad of Reading Gaol, 1898) —, où derrière l’amertume et la dénonciation de l’enfer carcéral pointent des accents religieux, signes d’un renouveau spirituel. Exilé à Paris après sa libération, il mène une vie solitaire et misérable sous le nom de Sébastien Melmoth, avant de succomber à une méningite.

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